GEORGES BRASSENS
Bécassine (1969)


BÉCASSINE
Letra y música: Georges Brassens

Un champ de blé prenait racine
Sous la coiffe de Bécassine,
Ceux qui cherchaient la toison d'or
Ailleurs avaient bigrement tort.
Tous les seigneurs du voisinage,
Les gros bonnets, grands personnages,
Rêvaient de joindre à leur blason
Une boucle de sa toison.
Un champ de blé prenait racine
Sous la coiffe de Bécassine.

C'est une espèce de Robin,
N'ayant pas l'ombre d'un lopin,
Qu'elle laissa pendre, vainqueur,
Au bout de ses accroche-coeurs.
C'est une sorte de manant,
Un amoureux du tout-venant
Qui pourra chanter la chanson
Des blés d'or en toute saison
Et jusqu'à l'heure du trépas,
Si le diable s'en mêle pas.

Au fond des yeux de Bécassine
Deux pervenches prenaient racine,
Si belles que Sémiramis
Ne s'en est jamais bien remise.
Et les grands noms à majuscules,
Les Cupidons à particules
Auraient cédé tous leurs acquêts
En échange de ce bouquet.
Au fond des yeux de Bécassine
Deux pervenches prenaient racine.

C'est une espèce de gredin,
N'ayant pas l'ombre d'un jardin,
Un soupirant de rien du tout
Qui lui fit faire les yeux doux.
C'est une sorte de manant,
Un amoureux du tout-venant
Qui pourra chanter la chanson
Des fleurs bleues en toute saison
Et jusqu'à l'heure du trépas,
Si le diable s'en mêle pas.

A sa bouche, deux belles guignes,
Deux cerises tout à fait dignes,
Tout à fait dignes du panier
De madame de Sévigné.
Les hobereaux, les gentillâtres,
Tombés tous fous d'elle, idolâtres,
Auraient bien mis leur bourse à plat
Pour s'offrir ces deux guignes-là,
Tout à fait dignes du panier
De madame de Sévigné.

C'est une espèce d'étranger,
N'avant pas l'ombre d'un verger,
Qui fit s'ouvrir, qui étrenna
Ses jolies lèvres incarnat.
C'est une sorte de manant,
Un amoureux du tout-venant
Qui pourra chanter la chanson
Du temps des cerises en toute saison
Et jusqu'à l'heure du trépas,
Si le diable s'en mêle pas.

C'est une sorte de manant,
Un amoureux du tout-venant
Qui pourra chanter la chanson
Du temps des cerises en toute saison
Et jusqu'à l'heure du trépas,
Si le diable s'en mêle pas.

Un campo de trigo enraizaba
bajo la cofia de Bécassine.
Quienes buscaban el Toisón de Oro
en otra parte estaban totalmente equivocados.
Todos los Señores del vecindario,
los peces gordos, grandes personajes,
soñaban con aportar a su blasón
un rizo de sus cabellos.
Un campo de trigo enraizaba
bajo la cofia de Bécassine.

Es a una especie de Robín(1)
sin atisbo de posesiones
a quien dejó colgarse, vencedor,
de la punta de sus tirabuzones.
Es una especie de villano,
un enamorado de tres al cuarto,
quien podrá cantar la canción
de los trigos dorados en cualquier estación
y hasta la hora de la muerte
si el diablo no se entromete.

En el fondo de los ojos de Bécassine
dos malvas enraizaban,
tan hermosas que Semíramis
nunca se repuso de ello del todo.
Y los grandes apellidos en mayúsculas,
los Cupidos en partículas
habrían cedido todas sus conquistas
a cambio de ese ramo.
En el fondo de los ojos de Bécassine
dos malvas enraizaban.

Es una especie de bribón
sin atisbo de un jardín,
un pretendiente de nada
quien le enterneció la mirada.
Es una especie de descarado,
un enamorado de tres al cuarto
quien podrá cantar la canción
de las flores azules en cualquier estación
y hasta la hora de la muerte
si el diablo no se entromete.

En su boca, dos hermosas cerezas,
dos cerezas totalmente dignas,
totalmente dignas de la cesta
de madame de Sevigné.
Los terratenientes, los gentileshombres,
enamorados de ella, idólatras,
habrían vaciado sus bolsas
para pagarse esas cerezas
totalmente dignas de la cesta
de madame de Sevigné.

Es una especie de extranjero
sin atisbo de un vergel
quien hizo abrirse para él, quien estrenó
sus bonitos labios encarnados.
Es una especie de descarado,
un enamorado de tres al cuarto
quien podrá cantar la canción
del tiempo de las cerezas en cualquier estación
y hasta la hora de la muerte
si el diablo no se entromete.

Es una especie de descarado,
un enamorado de tres al cuarto
quien podrá cantar la canción
del tiempo de las cerezas en cualquier estación
y hasta la hora de la muerte
si el diablo no se entromete.

(1) En francés antiguo, el sufijo –in forma el diminutivo, en este caso de Robert. En el contexto de la canción, indica que el personaje al que se alude ostenta una baja categoría social.

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